Témoignage de Denis Gimenez de fin 2013. Parrain de Channi puis de Sander.
Nos chemins se croisent
« Trois jours vertigineux à parcourir des temples, tous aussi mystérieux les uns que les autres. Reflet d’une civilisation qui connut l’apogée. Architecture, sculptures du beau, toutes au service des Dieux. Nous sommes conquis. Mais notre voyage a un autre but. Pour certains d’entre nous c’est de revoir son filleul, pour d’autres, comme c’est le cas pour nous, c’est de rendre concret cet engagement qu’un jour nous avons pris. Dans le car, une excitation se fait ressentir, un peu d’appréhension peut-être, beaucoup de questions. Comment est-il ? Aura t’il beaucoup changé ? Parle-t-elle le français ? Qu’est-ce que l’on va se dire ?
Ça y est, nous franchissons le portail. Le car s’arrête et nous voilà cherchant un visage qui ressemblerait aux photos que nous avons reçues. Elle est là devant nous, pas bien grande, un joli sourire illumine son visage. Une expression mêlée de timidité, d’embarras nous est offert. Comment lui dire que nous sommes heureux d’être là avec elle, auprès d’elle. Et puisque la langue nous sépare, que nos cultures sont différentes au point que se prendre dans les bras, s’embrasser est encore difficile, alors il nous reste à laisser parler nos cœurs et nos émotions. Joie, gène, plaisir de se voir, mais aussi frustration de ne pouvoir aller plus loin.
Aujourd’hui, bien sûr il nous reste des photos, un film, mais plus que tout cela, c’est un peu de mélancolie, beaucoup de tendresse, des souvenirs simples et beaux, comme ceux que l’homme a le plaisir de construire dans sa vie, ceux qui nourrissent une vie.
Nous aurions aimé passer plus de temps avec toi, Channi. Nous donnerons nous cette occasion une nouvelle fois ? Nos chemins se croisent, grâce à des personnes qui osent aller plus loin, qui au-delà des distances réunissent ceux qui en ont besoin. Merci à eux pour leur générosité ».